dimanche 20 avril 2014

Le passe-Miroir, tome 1 : les Fiancés de l'hiver de Christelle Dabos


Couverture La Passe-miroir, tome 1 : Les fiancés de l'hiver

Sous son écharpe élimée et ses lunettes de myope, Ophélie cache des dons singuliers : elle peut lire le passé des objets et traverser les miroirs. Elle vit paisiblement sur l'Arche d'Anima quand on la fiance à Thorn, du puissant clan des Dragons. La jeune fille doit quitter sa famille et le suivre à la Citacielle, capitale flottante du Pôle. À quelle fin a-t-elle été choisie ? Pourquoi doit-elle dissimuler sa véritable identité ? Sans le savoir, Ophélie devient le jouet d'un complot mortel.

Édition Gallimard Jeunesse
528 pages
18 euros




Suite à un cataclysme, notre monde s'est scindé en plusieurs morceaux, flottants au dessus du noyau terrestre. Ces différentes terres sont dirigées par un ancêtre de famille, sorte de Dieux immortels.

Notre personnage principal, Ophélie vient d'Anima,un monde très tranquille où tout le monde y vit en paix (genre la comté des Hobbits) et où les objets ont une "âmes". En âge de se marier, Ophélie est contrainte de se fiancer à un homme, Thorn de l'Arche du Pôle, terre où il y règne constamment un temps glacial. Elle embarque pour un monde à l'opposé du sien. La Citacielle (la capitale du Pôle) est régie par une sorte de système monarchique où les grandes familles des différents clans (Dragon, Toile et Mirage) se pavanent à la Cour pour alimenter les ragots, être hypocrites et se faire bien voir par l'ancêtre de famille, Farouk. Très vite Ophélie comprend qu'elle n'a pas été choisi par hasard et qu'elle doit survivre dans un monde où il y règne quotidiennement complot, trahison et meurtre.

L'univers de ce premier tome est très original. Beaucoup de détails donnent de la profondeur au récit : les lieux, les pièces sont très bien décrits.
Nos personnages principaux sont tous des antihéros: Ophélie n'est pas spécialement jolie, très maladroite et peu sûre d'elle. Cependant, la maîtrise de ses deux dons lui permettent de se distinguer: c'est une liseuse expérimentée, c'est-à-dire qu'elle peut lire et connaître le passé et les anciens propriétaires d'un objet, ce qui est pratique quand on travail comme elle dans un musée. Elle est également un Passe-Miroir, ce don lui permet de se déplacer en traversant les miroirs.
Thorn, ressemble à Mr Darcy, il est plutôt froid, déterminé et brusque au premier abord. Ce roman n'est pas un coup de cœur pour moi car j'aurais bien aimé connaître le point de vue de Thorn car on ne suit qu'Ophélie.

Christelle DabosEn bref, Ce premier tome est riche, complexe et très abouti, il mérite amplement son prix du concours du premier roman jeunesse organisé par Gallimard Jeunesse, RTL et Télérama. L'écriture est soutenue et poétique, ce qui permet d'être en adéquation avec l'histoire. Les personnages sont attachants car ils nous ressemblent. Enfin, les pouvoirs magiques développés sont très originaux.

note: 8/10

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lundi 7 avril 2014

Avenue des Géants de Marc Dugain


Couverture Avenue des géants

Al Kenner serait un adolescent ordinaire s'il ne mesurait pas près de 2,20 mètres et si son QI n'était pas supérieur à celui d'Einstein. Sa vie bascule par hasard le jour de l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy. Plus jamais il ne sera le même. Désormais, il entre en lutte contre ses mauvaises pensées.

Édition Folio
420 pages
7, 90 €








Marc Dugain nous propose avec Avenues des Géants une biographie romancée d'Al Kenner, alias Edmund Kemper, un sérial Killer américain qui a sévi entre les années 1960 et 1973.

Al Kenner, n'est pas un garçon comme les autres, à 15 ans il mesure déjà 2,20 mètres et à un Q.I supérieur à celui d'Einstein. Nous suivons ce "personnage" à travers deux types de narration :
- la première narration à la troisième personne parle de la vie d'Al Kenner au présent, en prison à perpétuité

- la deuxième narration écrite à la première personne du singulier relate les souvenirs d'Al. On  le suit  pendant son enfance traumatisante avec un père absent et une mère alcoolique qui l'enferme dans une cave.
  À cause d'un cadre familial chaotique, Al développe des mécanismes de défense perverse, qui se traduisent par exemple, par la décapitation de chats lors de son enfance, sans pour autant en éprouver le moindre remord par la suite. Il n'a aucune empathie, même pas après avoir tué ses grands-parents à 15 ans.
Jugé irresponsable (même s'il déclare être pleinement conscient de son acte), Al Kenner est enfermé pendant cinq ans dans un hôpital psychiatrique.

 L'histoire est vraiment prenante, on s'attache malgré nous  à Al Kenner qui essaye de combattre ses mauvaises pensées même s'il a l'impression d'être obligé de tuer certaines personnes pour pouvoir vivre. C'est un livre très intéressant qui n'essaye pas de justifier les meurtres d'Al Kenner mais de comprendre comment l'Homme en arrive à tuer. L'auteur nous montre que chacun de nos actes ont tous un sens dans notre inconscient, par exemple, décapiter quelqu'un marquerait une libération de l'emprise qu'a eu cette personne sur nous. Enfin, le lecteur se demande quelle atrocité a pu commettre Al pour finir en prison à perpétuité, alors qu'on le voit se battre pour contrôler ses mauvaises pensées et avoir une vie normale.














Avenue des Géants est très bien écrit, de nombreux passages sont magnifiques. J'ai adoré l'ambiance qui se dégage autour du récit, celle de l’Amérique des années 60  avec les Hippies qui prônent l'amour libre en communauté et la contre -culture, les années d'après guerre du Viêt Nam  et les paysages de la côte Californienne et du Montana.

 

 En bref, ce livre fut pour moi un cœur de coup, il mélange équitablement suspense et psychologie. Si vous aimez les séries du type Esprits Criminels, je pense que ce roman pourrait vous plaire, car il explique très bien ce qui se passe dans la tête d'un sérial killer.

note: 10/10
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